LA VILLE DE KOKAND
L'histoire de Kokand, ville la plus fameuse de la plaine de Ferghana compte plus de 2200ans, mais les premiers renseignements sur la ville datent du Xème siècle. Il existe différentes hypothèses sur l'étymologie du nom de la ville. Par exemple, dans les ouvrages des voyageurs arabes Istakhriy et ibn Khaoukal, le nom de la ville s'est écrit «Khavokend», qui se traduit par «beau», «agréable» ou «cité des vents». Dans certaines sources écrites, la ville est mentionnée comme "Khouqandi latif" ce qui veut dire "Kokand le fascinant". Dans les sources écrites chinoises, le nom de la ville s’écrit "Gouyshuan" ou "Khouvkhan". Il y a très peu de renseignements sur l'histoire politique de la ville jusqu'au XVIIIe.
Kokand,située sur les voies caravanières menant en Inde et en Chine, fut entièrement détruite au début du XIIIème siècle par les guerriers de Gengiz khan. Elle a perduré jusqu’au XVIIIs en tant que petit village. Ce n’est qu’en 1711 que la ville fut reconstruite sur le site de la forteresse d’Eski-Kourgan et devint en 1740, la capitale du khanat du même nom. Relativement jeune par rapport aux autres villes du Ferghana, Kokand est rapidement devenue un grand centre commercial et religieux prospère, rivalisant avec les khanats de Boukhara et Khiva. Au XIXème siècle, par sa superficie, Kokand était six fois plus grand que Khiva, quatre fois plus grand que Téhéran et deux fois plus grand que Boukhara. Durant son existence, le khanat fut gouverné par 29 khans. Les bijoux, la porcelaine, les objets de broderie et de poterie, le cuivre rouge, les marchandises d’épicerie et surtout les tissus en soie fabriqués dans cette ville trouvaient leurs acheteurs aux portes de l’Orient et de la Russie. Le papier de Kokand fut renommé comme une branche particulière de l’artisanat. Les papiers de haute qualité de l’Asie Centrale au XIXème siècle étaient fabriqués à Kokand. En 1868, Konstantin Kaufmann, général du tsar, mit cette cité ravissante dans une situation de dépendance économique face au Turkestan russe par un humiliant traité commercial. En 1876, à la veille de l’annexion du khanat par la Russie du tsar, la ville possedait plus de 40 madrassas, 10 caravansérails, 6 marchés et plus de 300 mosquées, ce qui lui a permis de devenir l’une des villes saintes d’Asie Centrale.
Depuis son indépendance l’aspect de la ville a entièrement changé et elle est devenue l’une des belles villes du pays. Actuellement dans la ville fonctionnent l’institut pédagogique, 15 lycées et collèges, 45 écoles, 19 bibliothèques, 6 musées, un théêtre de drame et 3 stades.
Kokand est la patrie du football ouzbek. La premiere équipe de football ouzbèke fut fondée ici en 1912.
La ville de Kokand avec ses parcs calmes et ombragés, ses monuments de l’architecture ancienne attire sans aucun doute l’attention de chaque visiteur de la ville.
Les curiosités de la ville : le palais de Khoudayarkhan (XIXème siècle, actuellement abrite le musée régional de Kokand), la mosquée Djami (XIXème siècle), les madrassas Narboutabey (XVIIIème siècle), Dastourkhantchi (XIXème siècle, transformée en madrassa de filles) et Kamolkozi (début du XXème siècle), le mausolée Modarikhan (XIXème siècle), la nécropole Dakhmai Shokhon (XIXème siècle) et d’autres.
Le Palais Khoudoyarkhan
Ce palais est un de 3 palais royals du XIX siècle. Pendant la période du règne de Khanat de Kokand (1709-1876) les gouverneurs de Kokand ont construit 6 palais, mais aujourd`hui on peut voir seulement conservé partiellement Khoudoyarkhan Urda. Le mot Urda venu des langues des tribus turcs signifie «L'union des tribus», «l'État», après ce mot a changé sa signification à «la résidence des gouverneurs».
Selon les sources historiques au lieu du palais Khoudoyarkhan il y avait un autre palais construit par Amir Umarkhan qui s`appelait Zarrinsaroy (Palais d`or) détruit en 1842 par Emir Nasroullakhan quand il a conquis Kokand. Il était connu dans les sources historiques occidentaux sous les appellations «boucher» ou «Néron de l`Orient».
Ayant pris le trône Khoudoyarkhan a commencé la construction du palais en 1865. Ce batiment avait un territoire de 8 hectares et se composait de quatre parties: le palais extérieur, le palais intérieur, le palais milieu et le jardin.
Le palais extérieur (forteresse) était construit pour les objectifs de defense. Il se composait de depôt militaire, maison des canons, l`entrepôt agriculturelle, chambres pour les servants, ateliers, mosque et médersa du palais. Dans la deuxième partie qui s`appele palais milieu il y avait les bureaux de deuxième niveau la cuisine, le stockage alimentaire, les réservoires pour garder l`eau et les ateliers de tissage pour les besoins de la famille royale. La troisième partie s`appelait “Jardin” qui se divisait aussi en deux parties “jardin du palais” avec les arbres frutières et les vignes pittoresques et jardin de Harem qui s`appelait “jardin des 40 filles”. Le jardin de Harem avait 8 jardins de fleurs différentes . La quatrième partie du palais est la partie la plus importante de Khoudoyarkhan Urda. Le territoire du palais intérieur est 1 hectare et il y avait Harem, Mahkama (bureau administratif) Shakhnishin (la partie vivante du khan). Les portes du palais intérieur étaient faits du sycomore par le maître Usta Makhsoumkhodja, cette construction est l`un des chef d`oeuvres intérieur de l`école de la sculpture sur bois.
La mosquée Jome
Le mot “Jome” se traduit par (unite, groupe). Telles mosquées étaient utilisées pour Juma (la prière du vendredi). La construction de la mosquée a été commencé au début du XIX siècle par l`ordre d` Alimkhan, mais la construction était bientôt arreté à cause de l`entremise de Soufi Naqshbandi Sheikh Mohammed Okhund. Il a dit au gouverneur que cette mosquée était construite pour l`argent pris des taxes imposés au peuple. Plus tard quand le frère d`Alimkhan, Umarkhan est venu au trône il a recommence la construction en 1816 pour le budget venu de vakf (des territoires donnés aux mosquées et médersas). Il y a une légende sur le début de la construction, avant de mettre la première pierre Umarkhan a demandé aux gens qui participaient à la construction “Qui est pur avec son âme et physiquement celui va mettre la première pierre? Mais personne a osé le dire près du gouverneur et Umarkhan l`a mis lui-même. La construction a fini deux ans plus tard en 1818 au lieu de l`ancienne mosquée du vendredi. La mosquée se compose de grand aiwan (la longueur est 97,5, la largeur 22,5) et de khanaga. Le plafond de l`aiwan se divise en 114 parties qui coincide au numéro des suras de Coran, supporté par 98 piliers qui coincide au numéro de noms d`Allah avec le minaret qui se trouve au milieu.
Au milieu de la cour il y a un minaret de 22,5 m. de haut érigé à la forme conique. La symétrie du batimênt est impressionante, si vous comptez la distance à toutes les parties du mûr la distance reste la même 44m. Depuis 1928 la mosquée était utilisée comme la chambre de commerce et le depot des chaussures. Pendant 1975-82 la mosquée était restorée et est utilisée encore dans ces objectifs.
La médersa Norboutabiy
Le mot médersa vient du mot “dars” qui signifie (le lieu de l`enseignement) et la première médersa en Asie centrale était construite à Boukhara au VIII-IX siècle. Pendant le règne de Norbutabiy (1766-1798) le khanat de Kokand est devenu plus grand et Norbutabiy a décidé de construire à Kokand une médersa qui pourrait avoir concurrence avec les médersas de Samarcande et de Boukhara. Pour cette raison, il a invité les architectes Usta Kosim et Mohammed Solikh de Boukhara. Les architectes ont préparé une place pour la construction de cet établissement d'enseignement et ont demandé le gouverneur de transporter le bazar de cheval pour aligner le terrain et deux ans après cet endroit était prêt à mettre la fondation. La construction a duré deux ans et a terminé en 1798. Norbutabiy a dirigé le khanat pendant une longue période, il était un dirigeant juste et sage, le khanat de Kokand avait sa période de prospérité. Norbutabiy était célèbre comme "Amir al-muslimiyin" (émir des musulmans). La médersa a une forme rectangulaire avec une taille 52x72 m. et 40 hujras (cellules). Il a fonctionné jusqu'à 1924 et pendant la période soviétique, elle a été utilisé comme caserne par l`armée rouge. Comme la mosquée centrale Jome la médersa a été fermée, la mosquée de la médersa était la seule mosquée dans cette région.
Dakhmai Shokhon
Dakhmai Shokhon est le mausolée de gouverneurs Kokand qui ont regné après Norbutabiy. Les gouverneurs régnés avant de Norbutabiy (1766-1798) sont enterrés dans un autre endroit appelé Kadamjoy. Le mot dakhma de l'expression "Dokhili Mozor" se traduit comme (un bâtiment typique à la tombe). La tradition de construire des mausolées était dans toutes les cultures. Même si cela contredit à l'Islam, ce style architectural (construit la première fois à l`honneur du roi Mau sol au IV siècle av. J.-C.) était très célèbre dans l'architecture islamique aussi.
Après la mort de Norbutabiy son fils Umarkhan a ordonné de construire un dakhma pour son père en 1822, mais il est décédé aussi, quand les architectes ont terminé de mettre les fondations. Son travail a été poursuivi par sa femme une célèbre écrivain Mokhlaroyim et son fils Madalikhan. Les architectes usta Mohammed Kozi et Mohammed Najjor ont terminé la construction en 1824. Le complexe se compose de darvazakhana, mosquée et khilkhona (lieu de tombes). Darvazakhana est la plus belle partie de cet ensemble recouvert de tuiles représentantes le style typique du poivre de Ferghana. Du portail il y a deux portes la première apporte à la cour, et la seconde à khilkhona (lieu de tombes). Selon le dernier souhait de Norbutabiykhan khilkhona est couvert et non décorées. Il y a des tombes de Norbutabiy, Alimkhan, Umarkhan, Madalikhan. Après l'arrivée de l'Empire russe, ils ont commencé à construire une nouvelle ville dans un endroit où il y avait une ancienne dakhma des gouverneurs de Kokand, et leurs sépultures ont également été transportés à Dakhmai Shokhon.
Dakhmai Modarikhon
Ce n`était pas typique pour la culture de l'Asie centrale d`enterrer ensemble des femmes et des hommes, c'est pourquoi la princesse de Kokand a été enterrée dans une place spéciale au mausolée Kadamjoy. Après la construction de Dakhmai Shokhon ils ont décidé d'y construire un mausolée pour les femmes représentantes de la dynastie. Ce mausolée a été construit à l'honneur de Zukhro Oyim, elle était l`épouse préférée de Norbutabiy. Le complexe a été construit par l'ordre de la grande poétesse ouzbeke Mokhlaroyim en 1825. Zukhro Oyim était la fille d`Imamkulibiy qui était le chef d`un grand clan ouzbek-ming, c'est pourquoi elle a reçu un nom Ming Oyim. Pendant la période soviétique, ce mausolée a été détruit, seulement le khanaga a survécu. Comme ce complexe a été consacrée pour les femmes, les artistes ont fait les plus beaux ornements dans la décoration. Il y a des tombes de l'autre princesse de Kokand Oyposhsho Oyim, Nurjakhon, Hokim, Oftob, Khonzada Oyim.
La médersa Mohammed Aminkhan
La région de Kachgar à l'ouest de la Chine était un territoire de khanat de Kokand, les khans y contrôlaient les relations commerciales. Ils envoyaient à Kachgar de personnes nobles qui devaient contrôler les relations commerciales, les taxes et les droits des commerçants de Kokand. Mohammed Amin Khan était un tel émissaire qui a travaillé à Kachgar. Quand il est revenu à Kokand, il a décidé de construire une médersa dans la capitale. L'architecte Usta Bozor a terminé la construction de la médersa en 1837. Au début du XXe siècle, le bâtiment a été reconstruit par un juge principale Kamol Kazi. Lors de la restauration des carreaux de portail ont été renouvelés et les toits des cellules ont été récupérées. Plus tard, la médersa a reçu un autre nom Kamol Kazi médersa. La médersa a une petite cour entourée de 24 cellules. Pendant la période soviétique, elle a été utilisé comme le bureau de différentes usines, plus tard, c`était un hôtel. Aujourd'hui, il y a un bureau de la branche du fond "Oltin Meros" (Heritage d`Or) à l'intérieur de la madrasa.
Sokhibzoda Khazrat médersa
Cette médersa a été construite en 1869 par un maître spirituel des khans de Kokand, un grand savant et homme d'État Sokhibzoda Khazrat. Il est venu à Kokand par l'invitation des khans de Kokand de Pechawar en 1825. Madalikhan lui a offert un grand territoire dans la rue Isfara. Sokhibzoda a hérité une fortune de Pechawar et il a commencé la construction de la médersa. Le bâtiment est composé de trois cours: la cour occidentale, de l`est et du sud. La taille de la porte du sud est 32x36 et entouré de cellules, il y a aussi une mosquée avec le minaret et des passages à d'autres cours. La cour de l`ouest est entourée de darskhana (la salle de cours) et des cellules. La cour de l'est est détruite. Un grand poète ouzbek Mohammed Aminkhodja Mukumiy a vécu et étudié dans cette médersa, dans nos jours la médersa a ouvert un musée dédié à sa vie et son oeuvre.
La médersa Tchalpak
La madrasa a été construite en 1844 par la princesse de Kokand Jarkin Oyim. Elle était la femme de Khan Sheralikhan et était célèbre comme Hokim Oyim. La médersa se compose de 29 cellules, de darskhana, de la mosquée et de takharatkhana (lieu pour les ablutions), seule la mosquée avec le portail sont préservés. Le chef de la construction était Usto Bozor qui a construit Kamol Kazi médersa. Cette médersa a été construite sur le territoire de grand cimetière et Hokim Oyim a ordonné de préparer Tchalpaks (pain mince) et de donner aux pauvres, c`est pourquoi le bâtiment a reçu ce nom Tchalpak.
La médersa Dasturkhontchi
Construite en 1833 par un grand homme d'État Mahmud Dasturkhontchi (dasturkhontchi était un titre honoré en tant que ministre de la cour royale). Le style architectural de la médersa a été construit au style Kochhovli (deux cours). Dans la cour intérieure il y avait des hujras (cellules) pour les étudiants, dans la cour extérieure il y avaient darskhana (salle de cours) et la mosquée. Selon l`information de 1912 il y avait 68 étudiants vivant dans 35 hujras.
La médersa Khurjun ou Khichtin
Comme le bâtiment est situé dans deux côtés de la rue Tchaltchik, la médersa a reçu le nom Khurjun (selle). La première partie occidentale de la médersa a été construite en 1729 par le khan de Kokand Abdurakhimbiy. C`était le premier bâtiment à Kokand construit avec des briques cuites c`est pourquoi il a été appelé également Khishtli. Pendant la période soviétique, il était utilisé pour les buts différents et plus tard était détruit pour y construire des maisons de vie, il y avait 18 cellules.
La deuxième partie orientale a été construite en 1831 par un autre homme d`État Abdurahman Sharbatdor. Cette partie est composée de 12 cellules, les chambres pour mudarris (enseignants) et la mosquée. La mosquée de la médersa a été utilisé par des personnes qui vivent autour et a été nommé Zanjirli Masjid (mosquée de la chaîne).
Aujourd'hui c`est un atelier de restauration des monuments de la région de Ferghana.
La médersa Khodjiboy
La construction de la médersa a été commence à la fin du XVIII siècle par le financement de Khodjiboy qui était le frère de khan Norbutabiy et fini en 1805 par Yakoubjan Khadji. La médersa de grande dimension avait les mosques de l`hiver et d`été, 4 darskhana (les salles de cours), 18 cellules et les chambres pour les mudarris (enseignant). Le portail avait deux étages: le rez-de chaussée servait de l`entrée et la deuxième étage était la cellule. Aujourd`hui c`est la maison de soins.
La médersa Zinbardor
La médersa était construite en 1827 par le commandant Mohammed Aminbek Miton Zinbardor ogli dans la rue Isfara. L`architecte est Mula Khudoyor Makhviy. Le bâtiment se composait de mosque-khanaga, 6 cellules, 4 darskhanas et des chambres pour les mudarris. L`intérieur est décoré avec du plâtre. Le bâtiment a été restauré par un homme d`Etat Sadhikhan Alam qui a ordonné de détruire les cellules anciennes et les remplacer avec les nouvelles. Actuellement la médersa est utilisée comme la mosquée. . La médersa Alikhonboyvachcha (Kalandarkhona). Cette médersa a été construite en 1882-83 par un noble riche Alikhonboyvachcha dans la rue Kalandar. Elle se composait de 12 cellules, mosque-khanaga, takharatkhana (place pour les ablutions). Le siècle dernier c`était l`école de la cuisine.
Hammam Echonbuvo
Le mot hammam vient de la langue arabe et se traduit comme « chauffer ». Ce hammam (bains publics) a été construit dans les années 50-60 du XIX siècle par un Sufi fameux de Kokand Sheikh ul-Islam Khalifa Safokhon Tura, il était connu sous le nom Echonbuvo. Le bâtiment se composait de putakhona (le vestiaire) la cuisine, l`atelier de coiffure, hammam et go`lak (chamber à vapeur). La chambre à vapeur était situé souterrain pour chauffer le hammam. Le hammam avait des chambres différentes avec les températures variées. Dans les années 70 de siècle dernier la partie majeure du hammam a été détruit pour élargir la rue. Milliy hammam (le hammam national) a été construit environ en 1808 par un noble riche de la ville Mahkam Khadji. Ce hammam a la même structure que le hammam Echonbuvo qu`il a été fermé dans les années 70 du siècle dernier.
Ghisht Koprik (Pont de briques)
Le pont a été construit en 1827 par l`homme d`Etat Khodja Kouchbeghi sur la rivière Ulkansay (actuellement Kasansay). C`est une des plus grandes constructions à Kokand au XIX siècle. Les fondations sont faites de pierres de roche, la partie principale des briques à la forme de l'arc. L`eau s`écoulait à travers de 7 arcs. Le pont était une construction couverte et des deux côtés il y avait des magasins. Pendant la période soviétique le pont était remplacé par l'autre pont de béton.